Les réparations pour les crimes coloniaux de l’Europe en Afrique et pour l’esclavage : Une étape clé pour relever les défis contemporains du continent africain

Pourtant, bien que la violence liée au colonialisme et à l’esclavage soit à l’origine des nombreux conflits et crises sociopolitiques et économiques auxquels sont confrontées les sociétés africaines contemporaines, comme le montrent nos recherches, ces crimes historiques n’ont suscité que peu d’intérêt de la part des organisations internationales (étatiques et non étatiques). Au contraire, les demandes de justice et de réparations se sont plutôt heurtées à un environnement hostile qui s’inscrit dans la continuité des logiques coloniales et, dans certains contextes, à la répression de la part des gouvernements nationaux.

Le projet “Vers un agenda africain pour les réparations pour les crimes coloniaux et l’esclavage” est un appel à soutenir ces demandes de réparations de longue date. Il ne s’agit pas seulement d’un impératif moral. Leur considération constitue une étape essentielle pour que les sociétés africaines contemporaines puissent faire face aux multiples crises auxquelles elles sont confrontées.

Par ailleurs, la poursuite d’un agenda africain pour les réparations exige une approche holistique, de telle manière que les efforts entrepris ne se limitent pas à dédommager des individus ou des groupes pour les violences subies, mais prennent également en compte les injustices commises contre les institutions, les États, ainsi que les écosystèmes environnementaux et culturels. De la même manière, les réparations ne devraient pas non plus concerner uniquement les injustices passées, mais s’efforcer aussi de réparer les injustices actuelles qui empêchent de construire un avenir meilleur pour le continent africain.