Cinq ans après les excuses officielles du gouvernement belge présentées aux métis nés durant l’époque coloniale et à leurs mères africaines et six ans après l’adoption de la "Résolution Métis", plusieurs questions demeurent :
- Qu’advient-il du sort des Métis abandonnés dans la région des Grands Lacs (RDC, Rwanda, Burundi) par l’administration coloniale belge et surtout de leurs demandes de réparation ? Si l’on ne connaît pas le chiffre exact de victimes, il semblerait d’après certaines sources qu’à la fin des années 1950 ce ne serait pas moins de 16 000 Métis qui auraient été enlevés à leur famille, dont 15 000 seraient restés dans la région des Grands Lacs.
- Qu’advient-il des mères africaines, elles aussi victimes de la pratique d’enlèvement de leurs enfants Métis ? Souvent évoquées (notamment dans la "Résolution Métis" et les excuses officielles) celles-ci demeurent cependant absentes des débats publics et des politiques de réparations de l'État belge.
- Ces politiques coloniales d’enlèvement et de placement forcé ont-elles encore des conséquences aujourd’hui au-delà des premières victimes concernées ?
Cette conférence aura donc pour but d’identifier les angles morts des politiques de réparations entreprises envers les Métis issus de la colonisation et leurs familles et de mener une réflexion sur la façon d’opérer des politiques de réparations pertinentes prenant en compte le contexte colonial global, ainsi que ses implications passées et surtout, présentes.